En France, plus d'un retraité sur trois vits avec moins de 1000 euros brut par mois. Des petites pensions qui concernent en majorité les femmes. En France, près de 6 millions de personnes reçoivent une retraite de droit direct de moins de 1000 euros brut par mois, d'après un rapport sur les petites pensions rendu au gouvernement le mois dernier. Parmi elles, 75% sont des femmes. Dans la majorité des cas, elles ont eu une vie professionnelle discontinue ou partielle (inactivité pour garde d’enfants, périodes de chômage...).
Marie-Thérèse Mercier, à la retraite depuis cinq ans, doit ainsi se serrer la ceinture pour boucler ses fins de mois. Ancienne secrétaire de direction, elle dispose de 978 euros pour vivre dans un petit logement social à Rethel (Ardennes). Elle se restreint donc à 90 euros de budget courses par mois. "Je prends le moins cher", lance-t-elle dans le reportage de TF1 ci-dessus. Mais cela reste insuffisant pour remplir ses placards. "Je ne mange pas le soir, car je n'ai pas assez d'argent", déplore-t-elle.
En dépit des économies qu'elle s'échine à réaliser, il ne lui reste en effet plus que 200 euros une fois l'ensemble de ses charges fixes payées. Gérer ses finances s'est ainsi transformé en obsession. Au point de vérifier ses comptes bancaires au saut du lit. "Tous les matins, je bois mon café, j'allume ma télé, et... je regarde mes comptes", confie-t-elle.
Entraide à la campagne : Autre situation pour Colette Henri, qui vit à la campagne. En cultivant son potager, elle n'a, par exemple, aucune dépense alimentaire. "Je mets des soupes et autres au congélateur toute l'année", explique l'octogénaire avant d'ajouter que "c'est son plaisir quotidien." L'ancienne agricultrice - une profession particulièrement concernée par les petites retraites -, qui perçoit tout juste 800 euros de pension par mois, est également propriétaire de sa maison et bien entourée de sa famille en cas de coup dur.
Et quand la famille fait défaut, les voisins prennent le relais. Détentrice de l'unique épicerie du village pendant 40 ans, et habitant de la même rue que Colette Henri, Thérèse Thomas compte de nombreux amis. "On me demande toujours si j'ai besoin de quelque chose". Son entourage, toujours prêt à lui apporter quelques fruits et légumes, lui permet de se nourrir convenablement. "Ça m'aide", affirme la nonagénaire.