Tsante

La santé pour tous !

Tags: Psycho  

Je suis maman d’une tête forte, d’un caractère si fort et si puissant qu’il en devient envahissant; je suis maman d’un enfant aux prises avec un trouble d’opposition. Son encadrement, j’ai longtemps cru que ce serait le plus impressionnant défi de ma vie. Une belle leçon d’affirmation et de développement de soi, que je me suis dit. Mais non, le vrai défi, ce sont les gens. Les gens et leurs jugements. Les gens et leurs phrases remplies de culpabilité parasitaire. Les gens et leur manque de tact et de considération. Il y en a beaucoup de sortes de gens… Mais au final, ils créent pas mal toujours le même sentiment.

 Voici donc ce que je pense tout bas quand tu me conseilles tout haut sur le trouble de mon p’tit :

#1  “Ah oui, je sais, je connais ça. Mes enfants sont tous passés par là aussi, vers deux ans à peu près. Ils nous en ont fait de grosses crises” : Nenon là… On ne se comprend pas bien, je pense. On ne parle pas d’une crise de bacon pour une couleur de verre mal choisie, on parle d’un réel rejet de l’autorité sous toutes ses formes. On parle de crises monumentales dépassant la demi-heure de hurlements pour un tout petit mini non-pas-maintenant mal reçu. Si tes enfants étaient “passés par là”, tu le saurais.

#2  “Chez nous, ça ne se passerait pas comme ça, tu peux en être sûre. Faut l’encadrer plus, ne jamais céder et beaucoup de constance. C’est une question de respect. Heille, nous, on n’aurait jamais fait ça à nos parents.” : Mais vous pensez quoi, toi pis ton petit ton d’accusateur arrogant? Qu’on est une belle gang de guenilles? Qu’on dit toujours oui à chaque je-veux-ça ? Les mamans qui combattent un trouble de l’opposition ont la notion de constance et de rigueur dans la discipline mieux ancrée que personne.

Si c’était juste ça le problème, ce serait réglé depuis une vie ou deux déjà. C’est bien plus qu’une question de constance, c’est une lutte de pouvoir perpétuelle et épuisante sur toutes les possibles et éventuelles décisions d’une journée.

#3  “Laisse-le moi une petite semaine, je vais t’aider.” : Tu es gentil, vraiment. Mais, t’as juste pas idée dans quoi tu t’embarques. Tu vas brailler puis me le ramener après deux jours en t’excusant.

#4  “C’est peut-être juste une question d’attitude tu sais : mise sur le renforcement positif.” ! Ma maison est remplie de tableaux d’étoiles, de diagrammes de la bonne humeur et de jarres de gratitude. C’est de la belle déco tout ça, arc-en-ciel, pouliche et joie de vivre. Mais non. Ça motive au mieux trois semaines et au pire, deux jours. Oublie le projet.

#5  “Ish! Tu n’as pas fini, ça va être beau à quatorze ans ça!” : J’angoisse déjà sur ses éventuelles fugues d’ado mal dans sa peau, la gang de rue, la drogue, la prostitution, pis toute. Peux-tu, s’il te plaît, ne pas rajouter de pression supplémentaire ?

Je sais que tu es bien intentionné, toujours en mode solutions, au cas où quelque chose m’aurait échappé, au cas où tu pourrais m’aider. Mais au fond, ce que je veux vraiment quand je te parle de l’intensité de l’air provocateur de mon p’tit et de toute la ferveur de son opposition qui vient me chercher bien loin dans les tripes, c’est surtout ventiler pis respirer.

Scroll to top