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Pour le pape François, les gens ont tendance à remplacer les enfants par leurs animaux. Mais pour un anthropologue du CNRS, cela n'a rien à voir avec la dénatalité, même si certains font parfois de l'"antispécisme".

  Au Vatican, on s'inquiète de la place des animaux dans les cellules familiales. A l'occasion de la première audience générale de l'année, le pape François a regretté mercredi que "les animaux de compagnie prennent parfois la place des enfants". 

"Aujourd'hui, on constate une forme d'égoïsme. On voit que certains ne veulent pas avoir d'enfant. Parfois, ils en ont un, et c'est tout, mais ils ont des chiens et des chats qui prennent la place des enfants. Cela peut faire rire, mais c'est une réalité. Cela revient à renier la paternité et la maternité et nous diminue, nous enlève notre humanité. La civilisation vieillit sans humanité car on perd la richesse de la paternité et de la maternité, et c'est la patrie qui en souffre ", a assuré le pape, invitant les couples ne pouvant avoir d'enfants à penser à l'adoption.

Les animaux de compagnie ont-ils pris une place plus importante ces derniers temps, justifiant l'inquiétude du pape? "Je ne sais pas si la place est de plus en plus prépondérante, mais les animaux domestiques, c’est un phénomène vieux de plusieurs millénaires. Ils ont toujours occupé une place importante dans les sociétés humaines, pour la compagnie mais aussi le travail ou la garde", rappelle ce jeudi dans "Estelle Midi" sur RMC et RMC Story Jean-Pierre Digard, anthropologue et directeur de recherche au CNRS.

​​​​​​​"Le pape a tort de lier la possession des animaux à la dénatalité" : "Le pape a raison et tort", tranche-t-il. "Il a tort de lier la possession des animaux à la dénatalité. Certains ont des animaux comme substitut de conjoint ou d’enfant, mais ils sont relativement rares. La plupart des gens ont des animaux et des enfants. Très souvent, les animaux de compagnie vont de paire avec les enfants", assure Jean-Pierre Digard.

"Là où le pape touche un point sensible, c’est que de plus en plus, nous avons tendance à assimiler les animaux à des humains en gommant la différence entre les deux. C’est ce qu’on appelle l’antispécisme, une théorie qui voudrait qu’on ne fasse pas de différence entre les espèces, entre les humains et les animaux, et les différents animaux même: on ne doit pas traiter un chat comme un chien", ajoute l'anthropologue.

En France, on recense 80 millions d’animaux de compagnie, dont 14 millions de chats et 8 millions de chiens. Près d’un foyer sur deux possède un animal de compagnie. Selon un sondage en ligne du site Woopets de 2020, 66% des personnes interrogées assurent que leur animal de compagnie est leur première source d’amour au quotidien, loin devant leur conjoint (13%).

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