La théorie de l’attachement affirme qu’un lien émotionnel et physique fort avec un aidant principal pendant les premières années de la vie est essentiel à notre développement.
Si ce lien est solide, l’enfant se sent en sécurité et explore le monde avec confiance. S’il est faible, il développe une insécurité affective, craint de s’éloigner et a du mal à comprendre ses émotions.
Les types d’attachement
Les personnes sécurement attachées ont plus de facilité à faire confiance, à créer des liens et réussissent mieux dans la vie. Les personnes insécures ont souvent du mal à établir des relations stables.
Il existe un attachement sécure et trois types d’attachements insécures :
- Anxieux-ambivalent
- Anxieux-évitant
- Anxieux-désorganisé
Une famille, quatre styles d’attachement
Imaginons M. et Mme Smith et leurs enfants Luka, Ann, Joe et Amy. Après la mort du père, la mère, débordée, doit travailler sans cesse pour subvenir aux besoins de la famille.
- Luka (6 ans) — déjà bien développé émotionnellement, garde confiance en sa mère. Il devient un jeune homme optimiste : attachement sécure.
- Ann (3 ans) — souffre du manque d’attention. Sa mère étant imprévisible, Ann devient collante et anxieuse. Elle réagit de manière instable : attachement anxieux-ambivalent.
- Joe (2 ans) — élevé par un oncle strict, apprend à cacher ses émotions pour éviter la punition. Adulte, il a du mal à exprimer ses sentiments : attachement anxieux-évitant.
- Amy (1 an) — placée dans une crèche stressante, craint les adultes censés la protéger. Elle grandit confuse face à l’amour et la sécurité : attachement anxieux-désorganisé.
Le stress toxique
Chez les jeunes enfants, l’insécurité peut provoquer un stress chronique, libérant de l’adrénaline et du cortisol. Répété, ce stress devient toxique : il freine le développement du cerveau, affaiblit le système immunitaire et peut même modifier l’expression des gènes, avec des effets durables sur la santé.
L’expérience de la « situation étrange »
Vers un an, on peut déjà observer le type d’attachement. L’enfant joue avec sa mère, puis elle quitte la pièce. À son retour :
- L’enfant sécure la serre dans ses bras puis reprend calmement son jeu.
- L’enfant insécure pleure, évite le contact ou reste agité.
Les effets à long terme
Des études ont montré que le style d’attachement dans la petite enfance prédit fortement la réussite et la santé à l’âge adulte.
Une recherche de l’Université du Minnesota a pu anticiper avec 77 % de précision quels enfants quitteraient l’école tôt.
Une autre étude de Harvard a révélé que les adultes ayant eu une relation froide avec leur mère présentaient deux fois plus de problèmes de santé (hypertension, alcoolisme, maladies cardiaques).
