Nous avons tous le droit de ressentir n’importe quelle sorte d’émotion, nous avons tous des expériences qui nous font vivre dans notre corps et notre esprit différents sentiments. En effet, toutes les émotions que nous vivons sont acceptables, mais nous ne pouvons pas accepter toutes les formes d’expression ou de canalisation des comportements pouvant émerger de ces émotions.
Notre travail consiste à identifier les émotions, à les reconnaître avant qu’elles ne nous dominent et nous ne puissions pas imposer notre contrôle. De là, être capable de leur trouver une issue qui ne fera de mal à personne et nous permettra d’exprimer, de contrôler et de canaliser ce que nous ressentons.
Les émotions surgissent parfois sans que nous puissions les anticiper. Nous ressentons presque automatiquement de la colère, nous ressentons de la haine, nous souhaitons nous venger et ce n’est pas que nous ne devrions pas ressentir cela. Leur laisser prendre le contrôle est une toute autre chose. Sentir signifie que nous sommes vivants, l’expérimenter en nous-mêmes correspond à sentir que quelque chose a de l’importance pour nous ; ceci est naturel, mais au moment où les émotions prennent le contrôle de nous et nous font parler sans avoir pu nous arrêter, penser et nous calmer, elles perdent tout leur pouvoir positif, et dès lors, toutes nos actions qui en découlent perdent de leur valeur.
Les émotions peuvent-elles être contrôlées ? Certaines émotions surgissent sans que nous nous en rendions compte, presque automatiquement, elles apparaissent presque instantanément lorsque l’action se produit. Par exemple, nous voyons une personne qui nous suit dans une rue sombre et la peur apparaît, ils nous font un cadeau et nous sommes content.
La façon dont nous nous parlons, autrement dit notre façon de penser, nous permet de renforcer ce que nous ressentons, nous fait analyser la situation et contribue à l’apparition de certaines émotions ou d’autres. Par exemple, si nous continuons à marcher dans cette rue sombre et que nous apercevons quelqu’un derrière nous, nous pouvons calmer notre peur si nous pensons ou nous nous disons qu’il s’agit de quelqu’un qui vit dans le bâtiment à gauche, par opposition au fait de penser qu’il marche juste derrière nous et porte une arme pour nous attaquer.
Par conséquent, nos émotions peuvent parfois apparaître instantanément, mais notre façon de réagir sera mesurée eu égard à nos pensées et à notre intervention intérieure, et c’est ici que se situe notre marge d’action. Prendre notre temps pour analyser ce que nous ressentons, et pourquoi, donner de l’espace à l’émotion et mesurer par la pensée afin qu’un lien direct soit créé entre l’émotion et l’action. En effet, notre pouvoir se situe dans la reconsidération et le fait de prendre un moment avant d’agir.
Tous les comportements ne sont pas justifiables : L’erreur est peut-être de penser que le fait de sentir quelque chose nous donne le droit d’agir comme nous le souhaitons alors qu’en réalité la liberté de nos actions se termine là où commence celle des autres, raison pour laquelle une émotion ne peut jamais justifier une violation des droits de autres. Le pouvoir de notre liberté réside également dans le contrôle de nos actions.
Nous pouvons sentir de la colère, de la rancœur, de la haine, et il s’agit de quelque chose d’acceptable, mais il ne sera jamais acceptable de blesser les autres à cause de cette frustration ou de cette colère sauf s’il s’agit d’un acte d’auto-défense. Toute émotion est justifiable mais tous les comportements ne le sont pas.
Dès lors, il est de notre devoir d’apprendre à canaliser toutes les émotions qui nous blessent, de leur trouver une issue bénéfique pour tous, une issue qui nous soulage et nous permet d’exprimer ce que nous ressentons. Tout notre pouvoir se trouve en nous et dans la gestion que nous faisons de ce qui s’y passe. Nous sommes libres de ressentir, et même de nous recréer dans n’importe quelle sorte d’émotion, mais nous sommes aussi responsables des actes que nous entreprenons du fait de ces dernières.