D’après une étude menée par des chercheurs américains, l’addiction au sucre suivrait le même schéma que les addictions aux drogues. Plaisir ou addiction ? Le sucre est aujourd’hui l’un des aliments les plus consommés : 35 kg par an et par habitant, contre 5 kg en 1850 !
Nicotine, cocaïne, héroïne, cannabis… Et si le sucre n’avait rien à "envier" à toutes ces drogues ? C’est en tout cas ce que tend à prouver une étude menée par le docteur David Ludwig du Boston Children’s Hospital et publiée dans le "American Journal of Clinical Nutrition".
Cette enquête explique que l’apport de nourriture était régulé par les centres de plaisir du cerveau contenant la dopamine. « Au-delà de la récompense et du désir obsédant, cette partie du cerveau est aussi liée à l’abus de substance et à la dépendance, qui remet en question la manière de laquelle certains aliments peuvent devenir addictifs », écrit le docteur Ludwig.
« On trouve du sucre ajouté partout : dans le pain, la sauce tomate, le jambon… »
En France, le sucre est devenu de plus en plus consommé : de 5 kg par an et par habitant en 1850, nous sommes passés aujourd’hui à une consommation de 35 kg de sucre par an et par habitant. Mais peut-on réellement considérer le sucre comme une drogue ? Selon l’OMS, dans un rapport en 2004, il n’existe « aucune dépendance ou addiction de nature alimentaire. » Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’institut Pasteur de Lille, indique notamment que l’on peut simplement parler d’« attirance pour le sucré. »
Pourtant, force est de constater que les produits sucrés nous rendent parfois accro… « Les aliments sucrés, tout comme les aliments gras, sont ceux que nous trouvons les plus attirants, car ce sont les plus énergétiques, donc les plus utiles à la survie », précise Jean-Michel Lecerf.
« À notre époque, même sans choisir des aliments sucrés, on trouve du sucre ajouté partout : dans le pain, la sauce tomate, le jambon… », tempère Serge Ahmed, directeur de recherche au CNRS à Bordeaux, qui admet que « cela contribue à nous en faire consommer de manière excessive et à développer notre appétence pour la saveur sucrée. » Celui-ci a d’ailleurs démontré que les rats devenaient accro au sucre encore plus qu’à la cocaïne, lorsqu’ils avaient le choix entre les deux substances.
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